•  

     

    La regarder lui donnait la nausée et tout son manque de confiance en elle ressortait à cet instant. Cette fille était beaucoup trop jolie. 

     

     

    Elle n'avait même pas le coeur à lui faire une énième scène. Elle s'était déjà trop donnée en spectacle avec lui, elle ne voulait plus l'embêter. 

    C'était peut être la fin de leur histoire. Enfin quelle histoire? Elle n'avait même pas commencée.

    Kate préféra tourner les talons en espérant qu'il ne l'avait pas remarqué.

     

     

    Mais c'était raté. Comment ne pas remarquer une chevelure aussi flamboyante à seulement quelques mètres ? C'était tout bonnement impossible.

    -Merde jura Victor en la regardant s'éloigner. Je reviens tout de suite.

     

     

    Il se leva d'un bond pour aller la rattraper en espérant qu'elle ne s'était pas encore imaginée n'importe quoi.

     


  •  

     

    - Je suis désolé soupira Kate morte de honte, je suis pas venue te faire chier, je... Je passais juste dans le coin et...

     

     

    - Tu mens très mal Kate. Et tu te fais des idées.

     

     

    C'en était trop pour Kate qui craqua, les nerfs à vif.

    - Je pensais que j'étais la seule à qui tu donnais des cours, si j'avais su que tu jouais au bon samaritain avec toutes les pétasses du quartier j'aurais jamais accepté de te voir.

     

     

    - Dit celle qui fréquente un autre garçon.

    - Je fréquente personne. Je le vois même plus ce type.

    - Alors on est quitte, moi non plus. Cette fille a 15 ans Kate, non mais sans rire je suis pas un pédo. Et d'ailleurs je donne aussi des cours à des mecs et à des enfants, je t'avais dit que j'étais prof particulier.

     


  •  

     

    Kate ne pouvant plus se retenir, se rapprocha doucement de Victor, enfouissant sa tête contre lui.

    Elle ne pouvait plus nier ses sentiments qui grandissaient à son égard.

     

     

    -Ecoute je suis désolé pour tout. Pour t'avoir parlé comme à un chien quand tu essayais de m'aider, pour ne pas t'avoir fait confiance, pour t'avoir appelé bourrée, pour avoir fréquenté ce type. T'es l'une des meilleures personnes que j'ai pu rencontrer cette année et t'as fait beaucoup pour moi, pour que je réussisse. J'ai jamais cru en moi et toi t'es l'une des rares personnes qui croit que je peux faire quelque chose de ma vie. Pourtant on se connait pas depuis longtemps alors je sais pas... J'comprend pas que tu t'intéresses à moi, j'suis vraiment détestable comme fille.

     

     

    Ces mots réchauffèrent le coeur du jeune homme, parce que c'était la première fois qu'elle se livrait vraiment à lui. D'un geste affectif il caressa sa joue.

    - Détestable non mais t'es quand même une sacré boulette plaisanta Victor. Enfin c'est moi le boulet parce que je me suis attaché à toi.

     

     

    Son geste et ses paroles eurent pour effet de faire rougir la rouquine. Et c'était bien la première fois qu'un garçon la faisait rougir de cette façon.

    - D'accord on efface tout. Recommençons tout à zéro et cette fois faisons les choses bien !

     

     

    - C'est d'accord s'exclama Kate aux anges.

    Enfin de compte elle avait bien fait d'être venue.

     


  •  

    (...) 

    Quelques jours plus tard, dans un quartier sud de Greenwest.

     

     

    En voyant les lieux, Sam regrettait déjà ce qu'elle était en train de faire. 

    Sur un coup de tête et après de multiples prises de tête avec son copain, la blondinette avait décidé de jouer aux enquêtrices en se rendant chez lui. Ne pouvant plus subir ses cachotteries elle avait demandé à Sasha de lui donner l'adresse de Terrence, adresse qu'elle avait réussi à avoir sans trop de résistance. 

     

     

    Sur la route, elle aurait du déjà se méfier, le quartier étant rempli de sdf et de magasins lugubres, voir carrément glauques. Heureusement qu'elle était venue de jour, qu'est ce que ça aurait donné pendant la nuit...

    Mais en apercevant la bâtisse elle s'en voulait déjà d'avoir été trop curieuse. Cette résidence était loin de tout ce qu'elle aurait pu s'imaginer.

     

     

    La résidence était en piteux état comparé à ce qu'on pouvait trouver du côté nord de la ville. On y ressentait une grande pauvreté et beaucoup de saleté. Des sacs poubelle énormes avec des bouteilles vides trônaient à même le sol et avaient l'air de s'entasser depuis des lustres comme si personne ici ne s'occupait du nettoyage.

     

     

    Une voiture de fonction complètement cabossée reposait sur ce qui semblait être un parking.

     





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